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L’égalité vue par Cendrine Browne

« La peur que nous les dépassions, que nous soyons meilleures, le patriarcat et la domination masculine sont à la base des inégalités. »

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Temps estimé de lecture :2 minutes

Bandeau :Photo : © Marc-Antoine Charlebois

Cendrine Browne est championne de ski de fond. Elle a participé à sa première compétition à l’âge de 15 ans, preuve vivante qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves! À sa deuxième année, elle devient championne nationale de son groupe d’âge. L’année suivante, elle fait partie de l’équipe du Québec, avant de se tailler une place au sein de l’équipe nationale junior, puis de se joindre à l’équipe nationale senior. Elle fait ses débuts en Coupe du monde en 2012 à Québec. En 2018, l’athlète de Prévost participe aux Jeux olympiques à PyeongChang, en Corée du Sud. Après plusieurs résultats extraordinaires sur la scène internationale, la skieuse se prépare actuellement pour les prochains Jeux d’hiver de 2022 à Pékin. Cendrine Browne étudie au baccalauréat en intervention sportive et au certificat en communication. En compagnie de sa coéquipière Laura Leclair, elle a récemment fondé Féminaction, un programme dont l’objectif est d’encourager les filles à s’investir dans le ski de fond et à demeurer dans cette discipline. On peut également l’entendre dans le balado Olympiennes de la série Cousines, coproduite par le Conseil du statut de la femme. Fière de pouvoir redonner à une communauté qui l’a soutenue tout au long de son développement, Cendrine nous parle ici d’égalité… et d’inégalités dans les sports de haut niveau.

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Trois mots qui décrivent pour vous le féminisme?

Sensibilisation, éducation, parité.

L’égalité entre les femmes et les hommes sera atteinte quand…

Il n’y aura plus de stéréotypes sexuels dans la société.

On retrouve encore du sexisme dans le sport professionnel de haut niveau? Donnez des exemples.

Les salaires ne sont pas encore égaux, la visibilité offerte aux femmes est moindre comparativement aux hommes et elles sont sous-représentées dans les postes de pouvoir au sein des instances sportives.

Dans les médias, le temps d’antenne accordé aux athlètes féminines est bien moindre que pour les athlètes masculins. On attribue aussi encore des qualificatifs différents aux athlètes hommes et aux athlètes femmes : on appelle souvent les femmes par leur prénom, alors qu’on appelle les hommes par leur nom de famille. Et j’en passe! Les femmes sont diminuées constamment, chaque jour, chaque heure, chaque minute.

Je suis féministe parce que…

J’ai le droit de faire valoir mes droits en tant que femme. Faire changer la société est une bataille de longue haleine. Alors être féministe pour moi signifie que je ne me laisse pas écraser ni diminuer. Ça signifie que je le fais remarquer aux gens lorsqu’ils agissent de manière sexiste ou qu’ils disent des commentaires dégradants. J’ai le droit de les faire réfléchir, de les sensibiliser par rapport à leurs paroles et à leurs gestes.

Dans l’actualité, qu’est-ce qui vous fait le plus grincer des dents ces temps‑ci en matière d’inégalité entre les femmes et les hommes?

Que la société évalue les hommes par rapport à leur potentiel, alors que les femmes sont jugées en fonction de leurs résultats. Tellement frustrant! La peur que nous les dépassions, que nous soyons meilleures, le patriarcat, la domination masculine sont à la base des inégalités, et sont bien ancrés dans les fondements de notre société.