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Le sport au féminin : transmettre la flamme

Plus vite, plus haut, plus fortes – Ensemble!

Auteur路e :Sébastien Boulanger

Bandeau :Illustration : © Nadia Morin

Révision linguistique :Révision linguistique : Bla bla rédaction

Le flambeau des Jeux de Tokyo 2020 aura brillé d’incertitude jusqu’à la ligne de départ. À la veille de la cérémonie d’ouverture, le village olympique vibre sur des airs de parité. Le Comité international olympique promet en effet à Tokyo une représentation historique de 48,8 % d’athlètes féminines. Il prend aussi l’engagement d’atteindre « une égalité parfaite » aux Jeux de Paris en 2024, 128 ans après la modernisation du concept…

Petit baume, diront certain·e·s, pour l’équipe norvégienne de handball de plage, sanctionnée cette semaine pour avoir refusé de performer en bikini. Ou mince consolation, après les propos récents du président démissionnaire du comité d’organisation des JO de Tokyo, Yoshiro Mori, fort embêté d’entendre les femmes s’exprimer trop longuement lors des conseils d’administration.

À ce chapitre, si les athlètes féminines d’élite gagnent leur place sur la piste et sur les podiums (73 % des médailles canadiennes ont été gagnées par des femmes aux Jeux de Rio en 2016), la situation diffère dans les milieux décisionnels sportifs. Conseils d’administration des fédérations, programmes scolaires, postes d’entraîneures, les structures sportives constituent encore des environnements dissuasifs pour les femmes. Le journaliste Mickaël Bergeron brosse un portrait de la faible place des femmes dans les hautes instances sportives. Une absence de modèles, exacerbée par le manque de visibilité médiatique du sport féminin, qui n’est pas sans conséquences pour les jeunes athlètes féminines de demain.

Égalité des sexes, mais aussi droits des LGBTQ+ et lutte contre les discriminations sportives ou raciales : les athlètes japonaises sont de plus en plus nombreuses à prendre la parole publiquement et à se positionner en faveur d’une plus grande justice sociale. Cette représentation plus importante des femmes dans le sport et dans le débat public porte ses fruits en suscitant de nouvelles vocations chez les jeunes filles. Et, plus largement, en poussant la société nipponne à se remettre en question. Un texte de notre collaboratrice à Tokyo, Johann Fleuri.

Alors que l’éducation sexuelle dans les écoles demeure taboue au Japon, le Comité olympique japonais, la fédération nationale des sports et les fédérations d’athlétisme de tout l’archipel s’unissent pour protéger les athlètes féminines d’un fléau : la diffusion dans les médias et sur les réseaux sociaux, sans leur consentement, de photos prises à leur insu. Johann Fleuri lève le voile sur ce phénomène d’exploitation, qui révèle l’intimité des femmes en (presque) toute impunité…

Cendrine Browne est championne de ski de fond. Après une participation aux Jeux olympiques de PyeongChang en 2018, la skieuse de Prévost se prépare pour les prochains Jeux d’hiver de 2022 à Pékin. En compagnie de sa coéquipière Laura Leclair, elle a fondé Féminaction, un programme dont l’objectif est d’encourager les filles à s’investir dans le ski de fond et à demeurer dans cette discipline. Cendrine Browne répond à nos questions et nous parle d’égalité… et d’inégalités dans les sports de haut niveau.

Autre rendez-vous majeur, le Forum Génération Égalité, présenté récemment à Paris, est le rassemblement féministe international le plus important depuis la Conférence mondiale sur les femmes de Pékin en 1995. À cette occasion, le 1er juillet dernier, 16 organismes nationaux de consultation en matière d’égalité de l’espace francophone, dont le Conseil du statut de la femme du Québec, se sont réunis dans le cadre du débat « La Francophonie au rendez-vous pour l’égalité avec les instances consultatives ». La journaliste Cécile Calla discute des recommandations conjointes présentées lors de cette conférence organisée sur le thème « L’autonomisation économique et l’accès des femmes aux sphères décisionnelles : le rôle des instances consultatives ».

En Pologne, Małgorzata Wołyńska est une activiste de la première heure. Dissidente sous le communisme, féministe, militante prodémocratie, elle lutte aujourd’hui contre la dérive autoritaire du gouvernement national-conservateur en place. Liberté de presse, interruption volontaire de grossesse, indépendance de la justice, climat, séparation entre Église et État ou cause LGBTQ+, la septuagénaire déploie toute son énergie au sein des Polskie Babcie, un regroupement informel de « mamies polonaises »! Un portrait de Patrice Senécal, à Varsovie.

Au Québec comme ailleurs, nombre de mouvements et d’idées féministes naissent dans les universités, ces lieux d’innovation où se développe l’esprit critique des générations futures. Cet engagement et ces savoirs sont favorisés par des programmes d’études féministes, de plus en plus nombreux, qui jouent un rôle clé dans les changements visant l’égalité entre les femmes et les hommes. Malgré les avancées, la mouvance féministe affronte parfois le traditionalisme des grands établissements d’enseignement. Une analyse de notre collaboratrice Eva Julia van Dam.

Bonne lecture!