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Il était une fois les violences faites aux femmes

Une bibliothèque virtuelle et un clip inédit pour nommer, comprendre et prévenir

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Temps estimé de lecture :3 minutes

Imaginez une bibliothèque. Sombre. Noire. Sur ses étagères s’étalent des récits sordides. Violence conjugale, harcèlement, violence sexuelle, slutshaming… Chaque page offre son lot d’atrocités. Autant d’histoires inspirées de faits vécus que l’on a du mal à lire. Toutes ont pourtant un point en commun : elles n’existent pas seulement dans les livres. Elles s’écrivent dans le quotidien d’innombrables femmes à travers le globe.

D’après ONU Femmes, 243 millions de femmes et de filles ont été maltraitées par leur compagnon au cours de la dernière année de par le monde. Le Québec n’y échappe pas. Les chiffres sont sans appel : selon les données de l’Institut national de santé publique du Québec, les femmes composent la totalité – ou presque – des cibles d’homicides (72,7 %), de séquestrations (97,0 %) et d’agressions sexuelles (97,4 %) commis par un conjoint ou un ex-conjoint. La situation peut se résumer ainsi : au Québec, les auteurs présumés de violence conjugale sont des hommes 8 fois sur 10. Chiffres non moins édifiants, 605 femmes ont été assassinées dans la province entre 1997 et 2015, tandis que plus de 87 % des victimes des 4 006 agressions sexuelles déclarées en 2016 étaient des femmes.

En vue de souligner les 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes (#12jours), le Conseil du statut de la femme a choisi de rassembler symboliquement ces mauvaises histoires pour créer la Bibliothèque des violences faites aux femmes. Avec cette collection de livres virtuels aux titres purement fictifs – mais tellement évocateurs –, le Conseil entend frapper l’imaginaire. Afin de sensibiliser à un fléau qui peut sévir derrière chaque porte et qui perdure désespérément dans le temps, ce lexique nomme l’indicible. Il illustre, par des messages explicites, les manifestations multiples de ces violences. Une façon d’inciter à la réflexion et à la discussion, mais aussi de rappeler que l’éducation est essentielle pour que la parole se libère… et que les comportements changent. Enfin!

C’est arrivé près de chez vous

Les violences subies par les femmes trouvent racine dans les rapports de pouvoir qui gouvernent les relations entre les femmes et les hommes. Elles ont ceci de particulier qu’elles se produisent essentiellement dans la vie quotidienne et qu’elles se répètent. Elles sont partout. Aucun milieu n’est épargné. Elles peuvent débouler, sournoisement, sur le lieu de travail, au domicile, au sein d’une équipe sportive, à l’école, etc.

C’est dans le milieu scolaire que peuvent et doivent germer de meilleurs lendemains. L’éducation au consentement constitue la clé de voûte de la transformation des mentalités.

C’est justement dans le milieu scolaire que peuvent et doivent germer de meilleurs lendemains. Le fameux « Sans oui, c’est non! », notion centrale à toute relation à consonance sexuelle, tarde toujours à s’imposer. L’éducation au consentement constitue pourtant la clé de voûte de la transformation des mentalités. La campagne orchestrée par le Conseil du statut de la femme entend donc également rappeler l’absolue nécessité d’instaurer des relations égalitaires entre les garçons et les filles. La vidéo Le consentement en 76 secondes vient ainsi réaffirmer, de façon simple et percutante, qu’en dehors de tout consentement explicite, libre et éclairé, il y a agression.

Il ne fait plus aucun doute que c’est ensemble que nous pourrons mettre fin à cette autre épidémie qui ne cesse de se rappeler à nous. Ensemble, nous pouvons changer l’histoire et écrire un nouveau chapitre des relations entre les femmes et les hommes.