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L’égalité vue par Myriam Fehmiu

Je resterai féministe jusqu’à ce que nous soyons toutes respectées dans notre intégrité physique et dans nos droits.

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Temps estimé de lecture :3 minutes

Myriam Fehmiu évolue dans le domaine des communications depuis plus de 20 ans, que ce soit dans les médias ou en coopération internationale, à Montréal comme à l’étranger. Journaliste depuis 2010, elle travaille à ICI Radio-Canada. Celle qui se passionne de musique et de culture est animatrice à ICI Musique et elle collabore à toutes les plateformes de Radio-Canada sur des sujets de culture et de société. On l’a aussi vue et entendue comme animatrice et chroniqueuse à TV5, TV5 Monde, MAtv et Télé-Québec. Elle a récemment coréalisé un balado en collaboration avec le magazine Voir et le Théâtre Jean-Duceppe. Son amour des voyages hors des sentiers battus, de la découverte des nouvelles tendances et des rencontres avec des créateurs de tous genres nourrissent sa curiosité et son ouverture d’esprit. Militante à sa manière, Myriam Fehmiu utilise avec brio sa tribune et son micro pour mettre en lumière des artistes féminines et racisées, pour valoriser leurs créations et pour leur offrir une voix.

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Quelle personnalité féministe vous inspire le plus?

La présence de la jeune poète Amanda Gorman à l’investiture de Joe Biden m’a époustouflée. Je ne connais pas la hauteur de son féminisme, mais le simple fait d’être là, femme, noire, éloquente, assumée, lumineuse, m’a fait réaliser à quel point cultiver nos compétences et répondre présentes est en soi un acte militant.

Je suis féministe parce que…

Avant d’être journaliste, je travaillais en coopération internationale et j’ai constaté des injustices navrantes, violentes, intolérables subies par les femmes dans plusieurs pays dans le monde. Plus de 20 ans ont passé depuis mes premiers séjours en Afrique et en Asie et à peu près rien n’a changé dans les pays les plus pauvres de la planète. Je resterai féministe jusqu’à ce que nous soyons toutes respectées dans notre intégrité physique et dans nos droits.

Dans l’actualité, qu’est-ce qui vous fait le plus grincer des dents ces temps-ci en matière d’inégalité entre les femmes et les hommes?

La question de l’égalité salariale est un fait sur lequel il n’y a pas de zones grises, de perceptions, d’interprétations, de sensibilités de part et d’autre… Je ne m’explique pas pourquoi nos sociétés tolèrent encore une telle injustice.

Les médias sociaux : sont-ils utiles pour faire bouger les choses en matière d’égalité? Vous en servez-vous?

Les réseaux sociaux sont des endroits où racisme, misogynie et homophobie règnent. Les échanges sont souvent violents et stériles. Je n’y suis pas à l’aise. D’ailleurs, une étude d’Amnesty International a démontré que les femmes non blanches reçoivent 84 % plus de tweets abusifs que les femmes blanches.

Certaines personnalités se servent de leur notoriété pour faire passer des messages égalitaires. C’est votre cas?

Le mot notoriété est fort dans mon cas, mais j’utilise le privilège d’avoir une tribune et un micro pour mettre en lumière des artistes féminines et racisées, pour valoriser leurs créations et pour leur offrir une voix. C’est ma façon de militer.