Prenons l’exemple d’une course. Nos sociétés sont traversées par toutes sortes de dynamiques, elles sont régies par plusieurs systèmes qui positionnent les gens à différents endroits sur la ligne de départ : le racisme, le sexisme, le colonialisme, etc. On s’entend, c’est injuste de démarrer une course 10 mètres derrière quelqu’un d’autre simplement parce qu’on est une femme ou parce qu’on est noir·e.
Le monde est plongé dans une crise environnementale sans précédent, y compris la crise climatique et de biodiversité. Selon notre position sur cette ligne de départ, nous n’y contribuons pas toutes et tous à la même hauteur, et nous sommes plus ou moins vulnérables aux impacts de cette crise.
Utilisons des exemples très concrets. Dans la plupart des pays du sud – qui contribuent le moins à la crise climatique –, les travailleuses agricoles cultivent des terres qui ne leur appartiennent pas, ce qui les rend vulnérables en période de sécheresse. Ce sont elles qui doivent parcourir des distances toujours plus longues pour trouver de l’eau. Résultat : 80 % des personnes déplacées en raison des changements climatiques dans le monde sont des femmes.
Dans les pays occidentaux, des études révèlent que les femmes sont aussi parmi les plus vulnérables aux bouleversements environnementaux. Leurs salaires sont plus faibles que ceux des hommes, elles sont majoritairement responsables du travail, souvent non rémunéré, lié au soin des personnes. Elles risquent davantage de subir des violences conjugales à la suite d’un événement extrême.
Bref, nous ne parviendrons pas à résoudre la crise environnementale sans nous attaquer à tous les autres systèmes d’oppression, et donc sans rassembler toutes les luttes sociales.
Ces liens entre les luttes environnementales et sociales s’unissent sous le principe de la justice environnementale, selon lequel personne ne doit supporter un fardeau disproportionné de risques environnementaux en raison de son genre, de sa nationalité, de son revenu et de sa couleur de peau.