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Du saxo à la puissance quatre!

Un son pur, rond, raffiné; le quatuor classique Multisax étonne, envoûte.

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Un son pur, rond, raffiné; le quatuor classique Multisax étonne, envoûte. En saxophone, les formations féminines sont rarissimes. Martine Bouchard, Julie Bellavance, Marie-Anick Arsenault et Sophie Poulin de Courval ont cherché : Multisax est le seul quatuor de saxophones au Québec et au Canada. L’équivalent n’existerait qu’en Suède et en Angleterre… En quoi un quatuor de femmes diffère-t-il des autres, d’une formation mixte par exemple? « Quatre filles, ça donne évidemment un look original, explique Julie Bellavance : « Les gens aiment bien et nous le disent. Nous, on adore jouer ensemble. On partage la même pensée musicale, nos sons s’amalgament, se fondent… Mais au départ, si nous nous sommes retrouvées quatre filles, c’est d’abord parce qu’on était amies. En fait, nous ne voudrions pas que cette particularité prenne le dessus, qu’on se mette à nous engager pour ça. Nous sommes des musiciennes, avant tout » , prévient-elle. A voir la feuille de route respective de ces jeunes diplômées des conservatoires de Québec et de Rimouski, elles n’ont vraiment rien à craindre. Bourses, premiers prix, reconnaissances de toute nature… le talent explose à la puissance quatre. C’est en 1990 qu’elles décident de faire scène commune elles ont vingt ans à peine. Depuis, chaque vendredi et samedi, elles répètent ferme au conservatoire de Québec durant huit, neuf heures. Une discipline implacable qui ne coule pas toujours de source : Julie habite Québec, Sophie à l’Ile d’Orléans; Martine est parfois dans Charlevoix et Marie-Anick fait le trajet de Rimouski toutes les semaines. Musique de chambre et récitals en plein air, mélodies d’ambiance pour brunchs et dîners et concerts classiques à la radio… Multisax fait doucement son chemin. Ici et ailleurs. « L’automne dernier, nous avons représenté le Québec au dixième Congrès mondial des saxophonistes à Pesaro en Italie, souligne Martine. Nous nous sommes aussi classées demi-finalistes au Concours international de musique de chambre de Paris; les juges nous ont beaucoup encouragées»! Et le public, comment réagit-il? « Plusieurs sont gentiment curieux, raconte Julie. Ça n’est pas trop lourd, cet instrument? Ça ne demande pas trop de souffle pour une femme? (En passant non, beaucoup moins qu’une flûte traversière… ). En fait, le saxophone classique reste encore mal connu de la majorité des gens. Mai souvent après un spectacle, on nous dit : « C’est magnifique » Je n’imaginais pas qu’un saxophone pouvait « sonner » comme ça! » Multisax voudrait réussir à susciter l’enthousiasme de la plus large audience possible, faire en sorte par exemple que la musique classique ait au moins autant d’attrait… que le sport! Elles ont donc résolu d’attaquer le mal à la racine, de tabler sur l’avenir : « Nous offrons des ateliers aux écoles. Pour raconter l’histoire de notre instrument, interpréter, improviser des jeux. Pour démythifier la musique, donner le goût aux enfants d’aller au concert plus tard » . Côté financement, Multisax bénéficie de l’appui de la maison française Glotin, spécialisée dans la fabrication d’anches (languettes dont les vibrations produisent des sons). Si un jour une entreprise du Québec se proposait comme mécène, elle verrait les quatre jeunes femmes absolument ravies! « Cela nous donnerait une crédibilité, soutient Martine. C’est bien d’être reconnu ailleurs, mais par les gens qui nous entourent, c’est encore mieux…» Avant de retourner en répétition, Julie et Martine déroulent fièrement leur affiche de promotion. A leur image : soignée, distinguée, professionnelle. Oui mais attention! Regardez-les, écoutez-les bien si elles se produisent chez vous : dans leurs yeux, dans leurs mots filtrent les feux de la passion… « Un saxophone, je trouve ca beau!, s’exclame Martine. J’aime sa versatilité; on peut jouer aussi doux qu’une flûte ou aussi fort qu’un cuivre, tout est possible! » Aucun doute, les demoiselles