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Le papa nouveau est arrivé

Les pères s’impliquent de plus en plus auprès de leurs enfants et les familles s’en portent d’autant mieux, selon trois récentes études. La sociologue Anne Gauthier, de l’Université de Calgary, a analysé les détails de l’emploi du temps des parents travaillant à temps plein dans huit pays industrialisés.

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Les pères s’impliquent de plus en plus auprès de leurs enfants et les familles s’en portent d’autant mieux, selon trois récentes études. La sociologue Anne Gauthier, de l’Université de Calgary, a analysé les détails de l’emploi du temps des parents travaillant à temps plein dans huit pays industrialisés. Les pères nord-américains viennent en tête du palmarès en matière de temps passé à prodiguer des soins à leurs enfants d’âge préscolaire. Au cours des années , Canadiens et Américains ont consacré en moyenne 1,4 heure par jour à habiller et laver les petits, à les emmener à la garderie ou chez le médecin, à les coucher ou à rester avec eux quand ils sont malades. Soit 30 minutes de plus que les Allemands et les Australiens et 50 minutes de plus que les Italiens ! Partout, l’écart entre hommes et femmes n’a jamais été aussi faible : dans les années , le temps passé par les Canadiens à s’occuper de leurs enfants ne représentait en moyenne que 40 % du temps de leurs conjointes, contre 67 % aujourd’hui. Et quand les enfants grandissent, les pères s’impliquent encore plus auprès d’eux, ajoute une étude de Jeffrey J. Wood, professeur au Département d’éducation de l’Université de Californie à Los Angeles. En suivant 132 familles pendant trois ans, le chercheur a évalué le temps et le type d’activités que les pères partageaient avec leurs enfants, âgés d’en moyenne 7 ans. « Après les premières années de vie de l’enfant, au cours desquelles les mères occupent toujours un rôle prépondérant, l’implication des parents tend à se rééquilibrer », explique-t-il. Bien s’entendre sur la question des enfants n’a pas que des avantages pour leur épanouissement. C’est aussi vital pour la relation de couple, montre quant à elle la psychologue Sarah J. Schoppe-Sullivan, de la Ohio State University. Son équipe a suivi pendant trois ans 46 couples parents d’un bébé âgé de six mois. En analysant la qualité de la relation conjugale et en demandant à chacun, séparément, « qui fait quoi » et « qui devrait faire quoi », les chercheurs ont démontré ce qu’on soupçonnait déjà : même si la relation de couple n’est pas au beau fixe, le fait que les deux parents s’entendent sur la manière de se répartir les tâches domestiques et d’envisager l’éducation des enfants est, à long terme, un facteur déterminant. « La qualité de la coparentalité est un bien meilleur gage de réussite pour un couple que ne l’est la qualité de la relation initiale », précise Sarah J. Schoppe-Sullivan.
  • Parents’ Time Investment into Children, Comparative Public Policy Research Laboratory.
  • What Gets Dad Involved? A Longitudinal Study of Change in Parental Child Caregiving Involvement, Jeffrey J. Wood and Rena Repetti, Journal of Family Psychology, , vol. 18,  1, p. 237-249.
  • Associations Between Coparenting and Marital Behavior from Infancy to the Preschool Years, Sarah J. Schoppe-Sullivan, Journal of Family Psychology, , vol. 18,  1, p. 194-207.