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L’espace médiatique : un lieu public à investir

Pluralité, représentativité, expertise!

Auteur路e :Sébastien Boulanger

Bandeau :Illustration : © Nadia Morin

Révision linguistique :Révision linguistique : Bla bla rédaction

« Si rien ne change, il faudra au moins 67 ans pour réduire l’écart moyen entre les hommes et les femmes dans les médias d’information traditionnels. » Ce constat peu réjouissant est tracé au rouge dans la 6e édition du Global Media Monitoring Project. Cette initiative internationale, lancée en 1995 dans la foulée de la Conférence mondiale sur les femmes de Pékin, analyse la représentation des femmes dans les médias du monde entier. Journalistes, expertes, femmes issues de groupes minoritaires, diversité sexuelle et de genre, sujets, sources, angles de traitement, stéréotypes : la représentativité du journalisme d’information préoccupe partout. Au Québec, entre le lent décloisonnement des femmes d’affaires publiques et l’essor de perspectives féministes normalisées, l’espace médiatique demeure un lieu public à investir par les femmes. Pour une saine pluralité de perspectives, pour une représentation équitable des femmes, pour un regard nuancé sur les réalités qu’elles incarnent. Pour l’avancement collectif, en définitive!

Les femmes ont été fortement touchées par les contrecoups sociaux et économiques de la pandémie. Pourtant, elles ont été pratiquement exclues du débat public touchant la crise, tant comme expertes invitées que dans les réflexions entourant les politiques de relance. Dans ce contexte, quel est le rôle des institutions médiatiques dans la représentation des femmes et dans le rayonnement des savoirs féministes? Mélina Nantel discute de ce fossé de visibilité entre les femmes et les hommes dans l’espace public, et des effets de cette polarisation sur notre vision du monde, sur les politiques publiques et sur la vie des femmes en général.

Chez les femmes noires et racisées, les écueils à la représentation publique se traversent comme autant de portes tournantes : incessants, souvent insidieux, parfois brutaux. « Il ne faut jamais laisser quiconque étouffer ce qui vient naturellement du cœur lorsqu’on fait le choix, assumé, de la prise de parole publique. » La chroniqueuse Kharoll-Ann Souffrant incarne cette voix. Pour elle-même, pour celles et ceux qui ne se reconnaissent pas dans le paysage médiatique actuel, et pour la jeune génération appelée à porter le flambeau.

À l’instar des médias traditionnels, les œuvres médiatiques de fiction alimentent plusieurs idées préconçues. Chez les femmes trans, l’enjeu de la représentation est de taille : de l’écriture à la réalisation en passant par la personnification, peu de productions qui prétendent les représenter font appel à des membres de la communauté. De fait, les personnages trans incarnés dans ces œuvres cimentent plus souvent qu’à leur tour un imaginaire collectif stéréotypé et obscurci. Dans un argumentaire appuyé, notre collaboratrice spéciale déconstruit ces lieux communs de la représentation des femmes trans à l’écran.

Monic Néron est journaliste et animatrice. Révélée au grand public en 2013 comme collaboratrice à l’émission Puisqu’il faut se lever, animée par Paul Arcand, elle développe depuis une voix et un regard uniques sur notre monde. Parmi ses nombreuses réalisations, elle coanime à Télé-Québec le magazine L’avenir nous appartient et anime sur ICI Première l’hebdomadaire Le genre humain. Journaliste d’exception, Monic Néron discute avec nous d’espace médiatique inclusif, de journalisme de solution, de féminisme et d’héroïnes modernes… entre autres!

Bonne lecture!