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La pandémie fantôme

Panser les violences

Auteur路e :Sébastien Boulanger

Bandeau :Illustration : © Nadia Morin

Révision linguistique :Révision linguistique : Bla bla rédaction

Le 6 avril dernier, ONU Femmes énonçait sans ambages : « Avec 90 pays en confinement, quatre milliards de personnes sont appelées aujourd’hui à rester chez elles pour se protéger contre la contagion mondiale de la COVID-19. Mais cette mesure de protection cache un autre danger mortel. Nous voyons se développer une pandémie fantôme, celle de la violence à l’égard des femmes. » Dans ce vibrant appel, la directrice exécutive de l’organisation, Phumzile Mlambo-Ngcuka, exhorte le monde entier à placer la puissance des femmes au cœur de ses efforts pour sortir de la crise.

Au Québec, la lutte contre le coronavirus survient alors qu’une vague de féminicides réinvitait subitement la violence conjugale à la une médiatique. En cette période de confinement forcé et de recrudescence potentielle des cas, les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale font face à des besoins flagrants. Judith Lussier fait le point sur une situation préoccupante, malgré les fonds gouvernementaux d’urgence débloqués en début de crise pour venir en aide à ces femmes.

Il existe au sein du système de justice pénale une démarche qui contribue à rétablir l’équilibre du pouvoir entre la victime et l’agresseur : la justice réparatrice. Andrée-Marie Dussault décortique ce cheminement collectif, qui décharge la victime du fardeau de la culpabilité et qui responsabilise l’auteur de violences. Une approche qui reconnaît la dimension sociale du crime et qui a des répercussions positives sur tout l’entourage.

S’engager dans un processus officiel de dénonciation pour agression sexuelle n’est pas chose simple. Au Canada, une plainte pour violence sexuelle sur cinq serait jugée non fondée et à peine trois agressions sexuelles déclarées sur 1 000 se solderaient par une condamnation. Qu’est-ce qui explique ce phénomène? Gabrielle Brassard-Lecours examine certaines pratiques qui permettent aux victimes de violences sexuelles d’obtenir une plus grande justice.

Arts visuels, arts de la scène, littérature… certaines survivantes d’agressions sexuelles choisissent la création pour extérioriser les traumatismes qui les traversent. Claire-Marine Beha a rencontré quelques-unes de ces artistes qui, par l’expression créative, témoignent pour sortir de l’ombre.

En octobre 2017, le mouvement #MoiAussi devient viral sur la planète. Or, plusieurs critiques ont depuis émergé pour dénoncer l’effacement des femmes racisées de cette prise de parole. Doctorante en service social à l’Université d’Ottawa, Kharoll-Ann Souffrant se penche sur les origines premières de la vague #MoiAussi à travers les actions de la militante afro-américaine Tarana Burke.

L’Espagne est un pays avant-gardiste dans la lutte contre la violence basée sur le genre. Pourtant, par ses prises de position provocatrices, le petit parti extrémiste Vox est en train de saper les acquis récents dans ce pays. Rémy Bourdillon analyse cette offensive antiféministe de l’extrême droite espagnole.

Dans certaines séries télévisées comme Le monstre, YOU ou 13 Reasons Why, la figure du monstre en dit long sur l’imaginaire développé autour des agresseurs. La journaliste Ambre Sachet discute des modèles de masculinité proposés au petit écran, et de cette culture populaire qui tend à cultiver l’ambiguïté dans sa représentation de l’homme violent.

Enfin, ce thème serait incomplet sans le témoignage d’une survivante. Nous vous proposons celui, poignant et sans demi-mot, de Julie Roy. Féministe et passionnée par l’art, Julie concentre sa lutte sur l’atteinte de l’égalité. Elle espère, par sa plume, partager ses réflexions sur la complexité de l’existence au féminin. Comme quoi la poésie s’exprime partout…

Bonne lecture!