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Filles des vues

Lumière sur un cinéma qui raconte et embrasse la mémoire

Auteur路e :Sébastien Boulanger

Bandeau :Illustration : © Nadia Morin

Révision linguistique :Révision linguistique : Bla bla rédaction

Parce que la Culture – avec un grand C! – tisse le fil rouge de l’histoire, le magazine GF souligne à sa manière le Mois de l’histoire des femmes, en braquant d’emblée ses projecteurs sur le septième art. Avec, à l’avant-scène, un cinéma résolument humaniste, qui donne la parole aux femmes, qui réunit, qui touche à la mémoire.

Au Québec, dans la francophonie et ailleurs, on assiste à un intérêt ravivé pour le film féministe et le documentaire sur le sort des femmes. Par-delà les déterminants culturels, des réalités universelles s’imposent aux femmes du monde : maternité, injonctions sociales multiples, rapport au corps, violences sexistes et sexuelles…

Des expériences racontées à travers le regard de créatrices comme Anastasia Mikova, qui a coréalisé l’œuvre Femmes(s), en compagnie du photographe Yann Arthus-Bertrand. Une mosaïque touchante de confidences de plus de 2 000 femmes de 50 pays, invitées à dire leurs espoirs, leurs luttes, leurs petites et grandes victoires. La scénariste franco-ukrainienne confie au journaliste Rémy Bourdillon : « quand tu ouvres la bonne porte et que tu prends le temps, les femmes aujourd’hui sont capables de tout raconter ».

D’autres, comme le réalisateur Juan Solanas, optent pour une approche franche pour dépeindre des réalités souvent ignorées par plusieurs. Son documentaire Femmes d’Argentine immortalise, dans la pure tradition du genre, la mobilisation récente des Argentines pour le droit de disposer de leur corps. Un film dérangeant qui pose un constat brutal : la pénalisation de l’avortement tue.

De toute évidence, cette libération mondialisée de la parole – à laquelle le mouvement #MoiAussi aura largement pavé la voie – se traduit dans la création filmique, derrière comme devant la caméra. Si l’histoire du cinéma foisonne depuis longtemps de personnages féminins forts et complexes, le contexte actuel suscite chez le public et les médias une attention renouvelée pour les histoires féministes. Claire-Marine Beha esquisse le portrait d’une industrie en mouvance.

Fiction d’un siècle révolu? Ambition contrainte ou assumée? En aparté à ce clin d’œil cinéma, Yasmine Berthou défriche un mouvement a priori hors du champ de l’histoire : les trad wives, ou « épouses traditionnelles ». Les trad wives ont pris d’assaut les réseaux sociaux et souhaitent renouer avec une assignation genrée des rôles, qui aurait été malmenée par des années de militantisme féministe… Elles affichent ouvertement leur conception du monde : celle de la femme au foyer.

Enfin, l’autrice, animatrice et scénariste Geneviève Pettersen nous parle d’égalité. L’artiste, qui a plongé dans les mondes merveilleux de la sociologie des religions et de la littérature pendant ses études, jette aujourd’hui un regard aussi précieux que précis sur les tendances sociales actuelles.

Bonne lecture!