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La naissance d’un numéro spécial

Réunion de production à La Gazette des femmes. Moyenne d’âge de l’équipe : 38,4 ans …

Date de publication :

Le germe d’une idée

Réunion de production à La Gazette des femmes. Moyenne d’âge de l’équipe : 38,4 ans. Sourcils froncés, la doyenne et directrice du magazine réfléchit tout haut : « Le Conseil du statut de la femme veut rejoindre davantage les jeunes, notamment par l’entremise de La Gazette des femmes. » Une préoccupation que partage déjà l’ensemble de l’équipe. « J’aimerais avoir vos idées sur le sujet. » Temps de silence et de cogitation. Puis les propositions fusent. Certaines farfelues. Pas de censure ici. Deux projets prennent forme. Un concours de rédaction destiné à la population étudiante des collèges et des universités et la publication d’un numéro spécial sur les jeunes. Et c’est parti, mon kiki!

Séance de remue-méninges

Autour de la table : Nawel Saïd (24 ans, d’origine algérienne, étudiante en journalisme et animatrice à la radio communautaire de CKRL), Geneviève Thibault (29 ans, étudiante à la maîtrise en études féministes et journaliste pigiste), Elizabeth Walsh (19 ans, étudiante en sciences humaines au cégep), Julie Lavertue (30 ans, mère d’une petite fille, professeure d’espagnol au niveau collégial), Antoine Tanguay (24 ans, chroniqueur culturel à la radio communautaire de CKRL), Christine Fréchette (30 ans, mère d’un petit garçon, fondatrice du mouvement Bébé du millénaire, contractuelle au Conseil de la langue française), enfin, César Augusto Gonzalez (19 ans, contractuel à l’organisme communautaire le Centre Jacques-Cartier, à Québec). Un comité d’orientation « 30 ans et moins » qui rencontrera deux fois l’équipe de rédaction de La Gazette des femmes, pour déterminer le contenu du concours de rédaction et celui du numéro spécial sur les jeunes. À quoi s’intéressent-ils? Comment les « accrocher »? Intellos, pratico-pratiques, rêveurs et rêveuses y vont de leurs commentaires. Les visions des unes et des uns se confrontent. Décidément, la jeunesse est loin d’être homogène. Un peu d’ordre s’il vous plaît! Et si l’on se résumait. La question du concours sera la suivante : « La Gazette des femmes vous offre une seconde existence… Souhaitez-vous la vivre en homme ou en femme? À quelle époque? Où? Et pourquoi? » Quant au contenu du magazine, un thème revient plus fort que tous : celui de la parentalité. Une suggestion retient l’attention : un photo-reportage sur les jeunes qui ont décidé d’avoir ou de ne pas avoir un enfant.

Une stagiaire, un concept

Et maintenant, comment présenter le concours aux jeunes? Des questions sur lesquelles Lucie Perron, étudiante en communication à l’Université Laval, se penchera pendant son stage d’un mois à La Gazette des femmes . Résultat : un plan de diffusion auprès de tous les établissements d’enseignement de niveau universitaire et collégial au Québec et le concept de notre affiche annonçant le concours. Beau travail Lucie!

Le facteur sonne toujours deux fois…

Début septembre. Le concours de rédaction du magazine est lancé. Date limite pour la remise des textes : 31 octobre. Combien de réponses aurons-nous? Les paris sont lancés au sein de l’équipe. Début octobre, les lettres se font rares. Vague inquiétude du côté de la rédaction. Les semaines passent. Mi-octobre, le facteur nous livre désormais des dizaines de lettres chaque jour. Plus la date de tombée approche, plus le courrier se fait abondant. Constatation : la gent étudiante se ressemble d’une génération à l’autre. Pourquoi remettre aujourd’hui ce que nous pouvons remettre à l’ultime date d’échéance? Au 1er novembre, près de 200 personnes, soit 167 filles et 25 garçons, ont joué le jeu. Pari gagné!

À lire : près de 200 textes, écrits dans un élan de sincérité, sans autocensure, et de ce fait, révélateurs des craintes et des aspirations des jeunes, de leur vision des relations hommes-femmes aussi. Pas une mince tâche pour le jury. Commence une analyse attentive d’une prose qui valse entre l’humour et la détresse, la naïveté et la joie de vivre. Les textes reçus fascinent. C’est le portrait d’une génération qui nous est livré là.

Décembre. Les discussions battent leur plein autour de la table des membres du jury. Les protagonistes sont : Nadja Pollaert, coordinatrice du Comité d’aide aux réfugiés et du Réseau Femmes d’Amnistie Internationale (section francophone); Marie-France Bazzo, animatrice de l’émission Indicatif présent à Radio-Canada; Élaine Saint-Onge, sociologue et membre du comité jeunes de la Fédération des femmes du Québec; Louis-Raphaël Pelletier, candidat au doctorat en histoire canadienne à l’Université Carleton à Ottawa; Annie Desrochers, reporter à l’émission Macadam Tribus à Radio-Canada; et enfin Claire Gagnon, rédactrice en chef de La Gazette des femmes.

Difficile de faire l’unanimité devant la diversité des textes reçus. Et pourtant le jury arrive à un verdict. Roulement de tambour. « Pour les deux prix remis par Linda Goupil, ministre responsable de la Condition féminine (elle a trouvé le projet tellement enthousiasmant qu’elle nous a fait l’honneur d’y participer), nous nommons : Maude Breton-Voyer, 19 ans, étudiante en sciences humaines au Collège de Maisonneuve et Patricia-Anne De Vriendt, 22 ans, étudiante en philosophie à l’Université d’Ottawa. Pour les deux prix remis par Diane Lavallée, présidente du Conseil du statut de la femme, nous avons choisi : Eloïse Lemieux, 17 ans, étudiante en arts et lettres au Collège de Sherbrooke et Guitté Hartog, 28 ans, étudiante en psychologie à l’Université Laval. » Bravo aux gagnantes!

Commanditaires à l’horizon

Bonne nouvelle! Deux entreprises ont voulu se joindre à notre folle équipée et collaborer au financement de ce numéro. Il s’agit de la Caisse Desjardins des fonctionnaires du Québec et d’Imprimerie Canada. Nous les en remercions.

Ligne d’arrivée

Pendant tout ce temps, les journalistes, photographes et illustratrices ont planché pour vous offrir un magazine jeune de la première à la dernière page. Si nos signataires de chroniques demeurent les mêmes, elles ont néanmoins donné un angle jeunesse à leurs articles. Quant aux autres journalistes, soit Emmanuelle Tassé, Mélanie Saint-Hilaire et Eugénie Cormier-Lassonde, elles ont toutes moins de 30 ans, tout comme Claudine Sauvé, la conceptrice de notre page de couverture. Voici donc le fruit d’une expérience qui aura donné le goût à l’équipe de La Gazette des femmes de continuer de se rapprocher des jeunes tout en demeurant fidèle à ses lectrices des autres générations. Bonne lecture!