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Sur une autre planète

« L’instrument sur lequel je travaille sera en orbite autour de la Terre à 650 km d’altitude ! »

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« L’instrument sur lequel je travaille sera en orbite autour de la Terre à 650 km d’altitude ! » On peut dire de la physicienne Nathalie Blanchard, 27 ans, spécialiste de l’équipement optique des satellites, qu’elle a la tête… au-delà des nuages. Ces temps-ci, elle planche sur un « spectromètre de Fourier », un appareil de un mètre carré environ, dont elle ajuste chaque composante pour en garantir la fiabilité. Là-haut, à bord d’un laboratoire de l’espace, la petite merveille technologique analysera les propriétés de l’atmosphère et scrutera, par exemple, notre pauvre couche d’ozone et les polluants qui l’affectent. Nathalie Blanchard est à l’emploi de ABB Bomem, à Québec, une multinationale reconnue mondialement pour la qualité de ses spectromètres. Chez la jeune scientifique, le goût de comprendre les phénomènes de toute nature remonte aux études secondaires, tout comme la passion des mathématiques. Cela l’a conduite au baccalauréat en physique. « Par la suite, l’idée d’une maîtrise en optique m’est venue, après un stage en entreprise organisé par l’Université de Sherbrooke, dont le système coopératif permet d’alterner les sessions de cours avec des périodes d’apprentissage pratique. » Une fois les études terminées, elle a envoyé une demande d’emploi. Une seule. Depuis lors, elle fait partie d’un groupe de 80 ingénieurs, scientifiques et techniciens, dont 8 femmes, généralement dans la jeune trentaine. « Je n’ai jamais senti la moindre hostilité de la part de mes collègues masculins. Ils sont beaucoup trop modernes pour ça ! », assure la physicienne, pour qui toute ségrégation au travail semble venir d’une autre planète. Récemment, une rencontre avec un client s’est déroulée… au Japon. Premier voyage professionnel où il était question de performance optique. Visiblement, elle a apprécié sa visite éclair à Yokohama et se réjouit du fait que la haute technologie québécoise se porte bien et s’exporte loin. Sa semaine de travail déborde peu les 40 heures prévues et se déroule au laboratoire, devant l’ordinateur et dans des réunions. Nathalie Blanchard côtoie, entre autres, des ingénieurs mécaniques ou en électronique, des informaticiens, des dessinateurs, des spécialistes en assurance qualité et des chargés de projet. « Le travail d’équipe est fréquent et on doit être capable d’exprimer ses idées. » Avant tout, l’assemblage minutieux d’un appareil optique d’extrême précision requiert que l’on tente de tout prévoir et de ne rien oublier. Quand le spectromètre filera vers les étoiles, il ne sera plus temps de revoir les plans…