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Poupoune, la pub

En gros plan, des hommes et des femmes versent de l’huile à bronzer sur des fesses dénudées. Voilà l’idée qu’a eue la compagnie Moosehead Breweries Limited pour faire mousser ses ventes de bière.

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En gros plan, des hommes et des femmes versent de l’huile à bronzer sur des fesses dénudées. Voilà l’idée qu’a eue la compagnie Moosehead Breweries Limited pour faire mousser ses ventes de bière. Le message télévisé était si suggestif que le Conseil des Normes canadiennes de la publicité (NCP) a interdit qu’il soit diffusé avant

En , le nombre de plaintes contre les publicités sexuellement explicites a battu des records. Dans leur Rapport des plaintes contre la publicité en , le Conseil précise avoir reçu 1 540 griefs (300 de plus qu’en ), dont plus de la moitié pour cause de violence ou d’obscénité.

La situation inquiète Josée Brissette, porte-parole de La Meute-Médiaction, un organisme de lutte contre la publicité sexiste. « Satisfaites de voir les publicitaires tenir compte de leurs revendications, les femmes ont cru que le combat était gagné. Elles se sont réjouies trop vite. Les agences sont rapidement retombées dans le piège du sexe qui fait tout vendre. » Selon elle, depuis la disparition des prix Méritas et Déméritas du Conseil du statut de la femme, qui dénonçaient le sexisme en publicité, on constate un retour des annonces macho.

« Il y a plus de sexe partout aujourd’hui, que ce soit dans les shows télévisés ou sur les affiches publicitaires bordant les autoroutes, admet Janet Feasby, responsable du dossier aux NCP. Nous assistons à un relâchement généralisé et les créateurs ne font que suivre une tendance lourde. »

Pour Sylvain Desrochers, directeur du certificat de publicité à l’Université de Montréal, le seuil de tolérance du public s’est accru. « Au nom de l’humour, l’auditoire est prêt à accepter beaucoup de choses, que ce soit de voir des femmes nues s’étaler sur des panneaux d’affichage ou des hommes présentés comme des êtres pas très brillants dans des publicités télévisées. »

Il semble cependant que le public soit plus sensible aux images dégradantes que le Conseil des NCP. En , sur 850 plaintes, l’organisme n’en a retenu que 35. Ce qui a conduit au retrait de seulement 12 publicités outrageuses…

Rapport des plaintes contre la publicité en , Normes canadiennes de la publicité, .