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Par les temps qui courent

Comment arrivons-nous, en 2008, à concilier vie professionnel le et projet de famille ?

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Comment arrivons-nous, en , à concilier vie professionnelle et projet de famille ? En sommes-nous au même point qu’il y a sept ans, alors que la Gazette des femmes consacrait un dossier à la question ? Les titres des articles parlaient alors d’eux-mêmes :« La guerre du temps »,« À la recherche du temps perdu »,« Le début d’un temps nouveau », « Du temps pour vivre ». Comme l’indique le titre qui coiffe notre nouveau dossier, la course contre la montre fait toujours partie du paysage. Mais l’atmosphère diffère. Un exemple ? Alors qu’en , le sociologue Daniel Mercure craignait que les mutations du marché de l’emploi amplifient le problème de la conciliation travail-famille, le voilà maintenant plus optimiste dans l’entre vue qu’il nous accorde, rareté de la main-d’œuvre oblige. En , jongler entre le travail et la famille semblait encore une affaire de femmes. En  — nous l’écrivons avec prudence, puisque nous savons que ce n’est pas encore une seconde nature chez tous les hommes –, force est de reconnaître que nombreux sont ceux qui partagent maintenant cette course folle avec leur conjointe. Pour deux raisons bien simples : les jeunes hommes veulent vivre pleinement leur paternité, et leurs compagnes s’attendent à ne pas être les seules à faire des concessions professionnelles. Un bel effet du féminisme, à n’en pas douter. C’est sous l’angle des générations que nous avons choisi d’aborder le sujet en allant rencontrer des couples de tous âges. Auparavant, nous avons cru opportun de dresser un bilan des dernières initiatives gouvernementales qui facilitent la vie des couples qui décident d’avoir des enfants. L’une d’elles, le congé de paternité, donne des résultats spectaculaires : en , année de la mise en place du Régime québécois d’assurance parentale, 56 % des pères québécois ont pris ce congé, comparativement à 32 % l’année précédente. Un beau bulletin pour le gouvernement. Côté employeurs par contre, l’expression consacrée « pourrait faire mieux » semble refléter l’état des choses. En somme, oui, les superwomen existent toujours. Mais manifestement, ce qui semblait une utopie il y a quelques années — une société davantage respectueuse des femmes et plus accueillante pour les enfants — se profile maintenant. Mettre au monde des enfants, les accompagner dans leur développement personnel, leur apprendre à interagir avec les autres devient davantage un projet de couple qui reçoit le soutien de l’État, des syndicats et, tranquillement, de quelques employeurs.