Rosalie Charlebois a été élevée sur une ferme agricole. Affairée entre la culture maraîchère et fruitière, la cabane à sucre traditionnelle et l’élevage bovin et avicole, la jeune femme de 21 ans cultive le rêve de prendre la relève de la ferme familiale, avec sa sœur aînée, Amélia. Cette passion, elle la développe au collège Lionel-Groulx pendant sa technique en Gestion et technologie d’entreprise agricole, terminée l’an dernier. Depuis, elle travaille à temps plein à la ferme avec ses deux parents et sa sœur. Avec un permis de camion classe 1 en poche – il faut conduire les camions de ferme et faire le déneigement! –, Rosalie projette d’agrandir l’entreprise familiale pour y produire des légumes de serre. Rosalie Charlebois est lauréate du prix Agriculture, pêches et alimentation au concours Chapeau les filles! 2022.

Je crois sincèrement que pour faire partie du monde agricole, il faut être une personne forte physiquement et mentalement, passionnée et, par-dessus tout, travaillante. Malgré les difficultés du métier, je remarque qu’autour de moi et partout sur la planète, de plus en plus de femmes en font leur passion. Elles sont propriétaires d’entreprise, indépendantes, autonomes et persévérantes.

La présence de ces femmes dans le domaine agricole amène de nombreux avantages, complémentaires au travail des hommes. L’union fait la force.

Ça peut être une sensibilité, qui permet de comprendre, d’écouter et d’avoir des idées raisonnées. Ou encore une attention plus particulière aux détails, ou au bien-être et au confort des animaux, une préoccupation qui prend de plus en plus d’importance année après année. Réfléchir, comprendre, analyser avant d’agir sont des compétences positives que les femmes peuvent, à leur manière et avec leur vision, apporter à une entreprise agricole.

Faire germer sa passion

Cependant, malgré tous ces atouts, l’intégration et l’acceptation des femmes dans le milieu agricole ne sont pas encore généralisées. La place des femmes – jeunes ou plus âgées – dans ce domaine ne devrait même pas être remise en question. Ce frein amène une majorité de femmes à choisir un domaine d’emploi traditionnellement féminin, simplement parce que ce choix crée un sentiment de confiance et de stabilité.

Je trouve qu’il est important de nous rappeler que nous ne sommes pas seules et qu’il existe un bon nombre de jeunes femmes passionnées, et dévouées au monde agricole. Je souhaite continuer à faire valoir mes idées, dans le but de changer les perceptions et que les femmes arrêtent de devoir se justifier pour se faire accepter.

Avoir confiance en soi et foncer dans le milieu agricole n’est pas de toute simplicité, mais c’est sans aucun doute le plus beau métier qui peut exister. J’ai entièrement confiance aux jeunes femmes de l’avenir et à leur potentiel extraordinaire.