Aller directement au contenu

L’égalité vue par Isabelle Hudon

Une minute à ne rien faire pour l’égalité, c’est une minute qui la fait reculer.

Date de publication :

Auteur路e :

Temps estimé de lecture :3 minutes

Bandeau :Photo : © Frédérique Ménard-Aubin

Nommée ambassadrice du Canada en France et à Monaco en 2017, Isabelle Hudon est reconnue pour son leadership exceptionnel. Ancienne présidente et chef de la direction de la Financière Sun Life Québec, elle a également dirigé la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et présidé l’agence Marketel. Sa grande expérience du milieu des affaires, son énergie débordante et son implication soutenue dans la collectivité ont fait d’elle un point de convergence de nombreux réseaux. En mars 2016, Isabelle Hudon a reçu une médaille de l’Assemblée nationale soulignant son engagement pour la cause de l’ambition féminine. Elle a également fait partie, à plusieurs reprises, du palmarès des 100 femmes les plus influentes du Canada. Cofondatrice de L’effet A – un mouvement qui vise à propulser le développement professionnel des femmes –, Isabelle Hudon est nommée, en 2018, coprésidente du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes pour le G7. Elle est aussi devenue membre du conseil consultatif chargé de promouvoir la participation des femmes aux conseils d’administration, mis sur pied par le gouvernement fédéral. Maintenant qu’une période postpandémie pointe à l’horizon, elle nous livre ses vues éclairantes sur la place des femmes dans un monde en transition!

Logo de la Gazette des femmes

Dans l’actualité, qu’est-ce qui vous fait le plus grincer des dents ces temps-ci en matière d’inégalité femmes-hommes?

Marieme Ndiaye.

Pendant la crise de la COVID-19, beaucoup d’observateur·trice·s ont relevé que les pays qui s’en sortaient le mieux avaient à leur tête des dirigeantes. Pour ma part, j’ai surtout noté que ce qui a réellement fait pencher la balance, c’est une culture poussée et profonde de l’égalité et de la parité, conjuguée au fait que les femmes savent manifestement mieux s’entourer d’équipes diverses et paritaires. Alors, ce qui me fait grincer des dents? C’est voir que la relance se dessine et qu’elle est essentiellement empreinte de leaders masculins : veut-on déjà perdre des occasions de tirer les bonnes leçons de la crise?

Dans l’actualité, qu’est-ce qui vous a récemment mis le cœur en joie en matière d’égalité entre les femmes et les hommes?

Dans le même contexte, mon cœur s’est réjoui à chaque expérience de leadership de femmes qui ont jeté leur timidité aux orties et pleinement assumé d’être visibles et audibles en politique, dans les affaires, dans la culture et dans tous les domaines.

Nommez une valeur égalitaire qu’il faut à tout prix transmettre aux générations futures.

Sans aucune hésitation : la solidarité. Que ce soit entre les femmes et les hommes ou entre les femmes quand il faut se serrer les coudes, c’est une valeur positive, inclusive et créative qui met la responsabilité de tout un chacun de l’avant et en action.

Le pire ennemi de l’égalité, c’est…

L’inertie. Malgré toutes les améliorations, malgré des accélérations conjoncturelles, tous les combats de l’égalité entre les femmes et les hommes ont en commun d’être des processus longs, lents, fragiles. Alors, une minute à ne rien faire pour l’égalité, c’est une minute qui la fait reculer.

Pour quelles raisons les personnalités devraient-elles se servir de leur notoriété pour faire passer des messages égalitaires?

Parce que ce devrait être une éthique personnelle, presque intime, de responsabilité, d’humilité et de solidarité. Les filles, jeunes et moins jeunes, doivent être exposées à plusieurs modèles différents pour croire sans flancher que, oui, c’est possible pour elles aussi, pour chacune d’elles. Seule ou seul, on avance souvent plus vite; ensemble, les femmes avancent encore plus loin.

Édition ⬝ Juin et Juillet 2020