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L’égalité vue par Erika Soucy

Le rendement qu’exige la société capitaliste ne permet pas de bien concilier la vie personnelle, la vie familiale et le travail. Il y a nécessairement un volet qui écope.

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Erika Soucy est née en 1987 à Portneuf-sur-Mer, sur la Côte-Nord. Autrice, chroniqueuse et comédienne, elle est de la promotion 2010 du Conservatoire d’art dramatique de Québec. On lui doit les recueils de poésie Cochonner le plancher quand la terre est rouge (Trois-Pistoles, 2010), L’épiphanie dans le front (Trois-Pistoles, 2012) et Priscilla en hologramme (L’Hexagone, 2017). Son premier roman, Les murailles (VLB éditeur, 2016), a remporté le Prix de création littéraire de la Bibliothèque de Québec et du Salon international du livre de Québec et a été porté à la scène en avril , au théâtre Périscope. Erika Soucy travaille actuellement sur différents projets de scénarisation destinés à la télé et au cinéma, dont la série Léo (Club illico), qu’elle coscénarise avec Fabien Cloutier. Elle partage aujourd’hui avec la Gazette des femmes ses réflexions sur l’égalité… dans une société orientée vers le rendement!

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Trois mots qui décrivent pour vous le féminisme?

Égalité, liberté, reconnaissance

Quelle serait la recette pour concilier vie personnelle, famille et travail?

Honnêtement? Le rendement qu’exige la société capitaliste (coût de la vie, avancement, disponibilités, etc.) ne permet pas de bien concilier la vie personnelle, la vie familiale et le travail. Il y a nécessairement un volet qui écope. La recette pour ne pas devenir folle? Faire un ordre des priorités et essayer de le respecter au mieux. Je pense que d’avoir un parent en tout temps à la maison facilite beaucoup de choses. Nous parlons, à l’occasion, de la possibilité que mon mari reste au foyer, dans un futur pas si lointain. Oui, oui! Père au foyer! On y songe.

Le gros cliché gars-fille (à la maison, au travail, quand vous étiez enfant…) qui vous tombe le plus sur les nerfs?

Les pères qui font des blagues d’intimidation en lien avec le premier chum de leur fille et la phrase « je sais comment ça pense, des p’tits gars de cet âge-là! ».

Nommez une valeur sexiste qu’il ne faudrait surtout pas transmettre aux générations futures.

Le respect que mérite une femme est inversement proportionnel à la profondeur de son décolleté.

Un monde égalitaire, ça changerait quoi?

En ce qui me concerne, je crois que je m’excuserais moins pour des niaiseries. J’aurais beaucoup moins peur de me tromper, aussi. On cesserait d’être surpris quand j’aborde la démarche anthropologique de mon travail d’écrivaine et on arrêterait de dire que je suis one of the boys. Je pourrais encore énumérer un tas de trucs, mais le rendement qu’exige notre société capitaliste fait que je dois retourner bosser sur mes contrats avant que la garderie ferme et que la routine du soir commence.