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L’égalité, ça s’apprend dans les livres aussi

À glisser sous le sapin cette année : des livres jeunesse qui pulvérisent les stéréotypes !

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À glisser sous le sapin cette année : des livres jeunesse qui pulvérisent les stéréotypes et qui fournissent des modèles de femmes combatives, audacieuses, inspirantes. Parce qu’un monde plus égalitaire, ce sera toujours un précieux cadeau pour vos enfants.

Tu peux d’Élise Gravel (La courte échelle)

Tu peux.

Sur la couverture : un garçon qui danse, une fille qui fait une grimace. Le ton est donné. Élise Gravel passe ici à la moulinette les stéréotypes de genre. En s’adressant directement à ses fidèles (« Hé, psst! Toi, l’enfant! »), elle rappelle à son petit lecteur qu’il peut être sensible, avoir peur, prendre soin des autres, être un artiste ou une princesse, et à sa jeune lectrice qu’elle peut être drôle ou en colère, faire du bruit, se salir, puer (des fois) ou être une aventurière. Bref, souligne-t-elle, chacun·e peut être ce qu’elle ou il veut, peu importe son sexe. Comme d’habitude avec cette attachante auteure-illustratrice, c’est fait avec humour, et un désir manifeste de secouer les conventions et de prôner la différence et l’acceptation. Offert en ligne gratuitement depuis quelques années au elisegravel.com, l’ouvrage a été utilisé dans de nombreuses classes par des enseignant·e·s souhaitant faire réfléchir leurs élèves sur la pertinence de ce qu’on attend d’eux et d’elles. On peut maintenant se le procurer en format papier, et l’ajouter à notre collection de bouquins de la célèbre défenseuse de l’altérité.

Dès 3 ans.

Histoires du soir pour filles rebelles 2
de Francesca Cavallo et Elena Favilli (Guy Saint-Jean Éditeur)

Histoires du soir pour filles rebelles 2.

Le tome 1 a connu un succès fou, s’étant écoulé à deux millions d’exemplaires dans le monde (dont 15 000 au Québec), et ce, dans plus de 30 langues. Vos enfants connaissent par cœur les grandes lignes de l’existence de Coco Chanel, Rosa Parks, Marie Curie ou des sœurs Williams? Il est temps de leur mettre de nouveaux destins inspirants sous la dent. Encore une fois illustré par 50 artistes d’un peu partout sur la planète, ce tome 2 contient, comme son prédécesseur, 100 portraits de femmes de diverses époques, origines et disciplines professionnelles. Certaines sont très connues, comme Beyoncé, J.K. Rowling, Angela Merkel ou Nefertiti. Mais les deux autrices se sont aussi beaucoup inspirées des récits que leur ont racontés plusieurs lecteurs.trices après la publication du premier tome, ce qui nous permet de découvrir le courage de Sarinya Srisakul, seule pompière asiatique de New York, ou de la Finlandaise Johanna Nordblad, plongeuse en eaux glacées. Des pirates, des reines, des espionnes, des guerrières, des horlogères, des écologistes, des chimistes, des actrices : il y a de quoi semer de nombreuses graines dans les esprits des jeunes filles et garçons avides de modèles qui leur montrent qu’on peut changer le monde en étant persévérant·e, mais surtout en étant soi-même.

Dès 5 ans.

Nos héroïnes d’Anaïs Barbeau-Lavalette et Mathilde Cinq-Mars (Marchand de feuilles)

Nos héroïnes.

Construit sur le même modèle qu’Histoires du soir…, avec un portrait de femme en page de gauche et une illustration en page de droite, cet ouvrage signé par la célèbre Anaïs Barbeau-Lavalette a un avantage non négligeable : il nous raconte la vie de femmes de chez nous, des pionnières de la Nouvelle-France jusqu’à Ellen Gabriel, militante et artiste mohawk qui fut une figure importante de la crise d’Oka. Au fil de textes au fort pouvoir évocateur, on navigue ainsi entre les faits d’armes de Marie Rollet, première Française à s’installer en Nouvelle-France, de Marie Josèphe Angélique, esclave qui a payé de sa vie son désir de liberté, des solidaires du Cercle des fermières et de la syndicaliste Simonne Monet-Chartrand. Une place considérable est réservée aux femmes autochtones, ainsi qu’à des précurseuses laissées dans les marges de l’Histoire, comme Louise Armaindo, « première championne du monde de la bicyclette ». Empreintes de douceur, les illustrations de Mathilde Cinq-Mars reflètent toute l’affection qu’ont inspirée ces femmes fortes aux porteuses du projet.

Dès 5 ans.

Anatole qui ne séchait jamais de Stéphanie Boulay et Agathe Bray-Bourret (Fonfon)

Anatole qui ne séchait jamais

Gros coup de cœur pour cette histoire touchante, racontée par Régine Bibeau, une fillette dégourdie, enthousiaste et sensible aux merveilles de la vie qui s’inquiète de voir son petit frère pleurer sans arrêt, et son père se faire du souci. Au texte, Stéphanie Boulay (du duo Les Sœurs Boulay) se glisse avec une aisance remarquable dans l’univers enfantin, adoptant avec justesse le point de vue de la jeune narratrice, qui finira par découvrir qu’Anatole ne se plaît pas du tout dans la peau d’Anatole. Une nouvelle couleur aux murs de sa chambre, une jupe, une coupe de cheveux excentrique et les jouets de sa sœur lui redonneront heureusement le sourire… mais provoqueront également plusieurs froncements de sourcils et regards réprobateurs. Régine aussi devra faire son bout de chemin sur la route cahoteuse de l’acceptation de soi, après qu’une camarade lui dira qu’elle est grosse. Et ses mèches roses susciteront l’inquiétude de la directrice de l’école, qui considère que Régine sera un mauvais exemple si elle est « trop spéciale ». Un éloge de la différence tout en finesse, et joyeusement illustré par Agathe Bray-Bourret, qui manie aussi bien l’aquarelle que l’humour.

Dès 6 ans.