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L’égalité vue par Marie Soleil Dion

Union, liberté, choix : trois mots qui décrivent le féminisme.

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Auteur路e :

Bandeau :Photo : © Andreanne Gauthier

Après avoir fait ses premiers pas professionnels dans l’univers de l’improvisation, Marie Soleil Dion ne tarde pas à marquer l’imaginaire des jeunes en incarnant Cathou dans la série VRAK la vie, diffusée à VRAK. Même si elle brille de mille feux au théâtre, au cinéma et à la radio (et ailleurs encore), on associe le plus souvent son travail à l’humour à l’écran, comme dans Like-moi et Web thérapie ou dans la comédie à sketchs En famille, présentée dès cet automne à Canal Vie. Si l’actrice sait délicieusement faire rire, elle sait aussi faire réfléchir. À preuve, ses réponses à nos 5 questions!

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L’affirmation ou la remarque la plus sexiste que vous ayez entendue?

Le 7 mai dernier, Le Journal de Montréal a publié un article sur la condamnation de trois violeurs à Victoriaville. Les trois hommes ont été reconnus coupables d’agression sexuelle sur une adolescente de moins de 16 ans et deux d’entre eux ont été reconnus coupables d’agression sexuelle ayant causé des lésions corporelles. Ce qui me dérange dans cet article est l’angle qu’a choisi le journaliste Yanick Poisson. Le ton est tendancieux et victimise les trois accusés sans aucun égard pour la réelle victime. Poisson a choisi de relater la tristesse et la détresse des familles des accusés, il a même insisté sur le fait qu’un des jurés aurait versé une larme lors de l’annonce du verdict. Il a utilisé des termes comme relation sexuelle au lieu de viol, le dramatique mot cachot au lieu de prison, et il a terminé son article par « La victime a porté plainte plusieurs jours plus tard, incitée par des travailleuses du CALACS. » Incitée. Pas appuyée, soutenue ou même conseillée. Incitée. Ce qu’on retient en lisant cet article, c’est que ces pauvres bougres voient leur vie bousillée par cette adolescente « intoxiquée » et ayant porté plainte sur le tard. Poisson ajoute même que le jury « a choisi de croire la victime ». C’est quoi cette formulation? C’est pas tendancieux, ça? Ce n’est certainement pas un grand journaliste, mais ses propos sont publiés et lus par des milliers de personnes. Ils n’aident assurément pas les jeunes victimes qui hésitent à porter plainte. Elles doivent se dire que même si le jugement est en leur faveur, on finira par plaindre leurs agresseurs.

Les campagnes de publicité qui reprennent des symboles ou des enjeux féministes (ex. : Dove, Always, etc.) : « Oh! mon Dieu! », « Pfff! », « Grrr! » ou « Hourra! »?

Je suis partagée. Je ne suis pas dupe. Je suis consciente qu’il s’agit d’abord d’un geste publicitaire et racoleur. Par contre, je me dis que peu importe la motivation, peu importe la forme, le message est entendu et diffusé. Les jeunes filles voient des corps différents à la télé et sur les panneaux publicitaires. Déjà ça, c’est un pas.

Trois mots qui décrivent pour vous le féminisme?

Union, liberté, choix.

La personne qui, dans votre vie, a le plus influencé votre vision de l’égalité femmes-hommes?

Ma mère est forte, débrouillarde, autonome, intelligente. Elle ne s’est jamais empêchée de faire quoi que ce soit sous prétexte qu’elle est une femme. Elle m’a enseigné que tout est possible et que j’ai tout en moi pour arriver à mes fins. On a vécu seules toutes les deux durant de nombreuses années et elle s’occupait de tout. Elle pelletait, payait ses comptes, nettoyait la piscine. Oui, on se mettait souvent à deux sur un pot de sauce à spaghetti, mais on finissait par l’ouvrir.

L’égalité n’est toujours pas pleinement atteinte. Pour vous, le nerf de la guerre, le problème, c’est quoi?

L’éducation.