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Musique féministe pour se rincer les oreilles

C’est l’été! Voici 15 coups de cœur musicaux à saveur féministe. À écouter en boucle!

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Puisque l’été sans musique, c’est inconcevable, voici notre liste de lecture concoctée par des féministes pour prendre la route des vacances!

La saison estivale nous apporte généralement son lot de succès pop insipides, stéréotypés au cube ou carrément sexistes, comme la tristement célèbre Blurred Lines de Robin Thicke et son apologie du non-consentement. Pour faire contrepoids, nous avons fait appel à des femmes qui en connaissent un rayon sur la musique et le féminisme afin de vous préparer un top 15.

Ont été interrogées des DJ, des musiciennes et des mélomanes. Découvrez en quoi leurs coups de cœur passent haut la main le test « féminisme 101 » et pourraient bien devenir le cri de ralliement de la moitié de l’humanité en lui donnant envie de hurler : « Tiens-toé ben, j’arriiiiiiiiive! »

Voici donc, en grande pompe, notre palmarès des chansons qui font du bien à notre fibre féministe!

Les sœurs Boulay

Photographie des Soeurs Boulay.

Incontournables de la scène musicale québécoise depuis leur victoire aux Francouvertes en 2012, Les sœurs Boulay sont à l’origine du tout nouveau mouvement FEM (pour Femmes en musique), qui vise une meilleure représentation de celles-ci dans les festivals ainsi que la fin du sexisme dans l’industrie musicale. Elles sont présentement en tournée et fouleront de nombreuses scènes intérieures et extérieures cet été.

Une sorcière comme les autres d’Anne Sylvestre
« C’est une chanson qui parle de la façon dont les femmes sont instrumentalisées depuis longtemps, qui raconte qu’on les veut belles et soumises, mais pas trop (« forte vous me combattiez, faible vous me méprisiez »), jeunes, ménagères, mères, mais rien d’autre, et qui montre à quel point ça a pétrifié nos grands-mères et leurs mères avant, nos mères, et ainsi de suite. »

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Marieme

Photographie de Marieme.

Chanteuse et animatrice télé, Marieme parcourt cet été le Québec pour le tournage de la deuxième saison de l’émission De par chez nous diffusée sur Unis TV, en plus de fouler les scènes de nombreux festivals. Elle s’est notamment produite avec son groupe Di Astronauts (reggae-dancehall) sur la scène SiriusXM des FrancoFolies de Montréal au début de juin et sera sur la scène Fibe du Festival d’été de Québec le 15 juillet.

Doo-Wop (That Thing) de Lauryn Hill
« Lauryn Hill est mon artiste féminine préférée toutes catégories confondues. Elle a un flow que tous lui envient; elle rappe et chante comme pas une! J’aime cette artiste indépendante dont la musique et le style fashion tomboy m’ont toujours inspirée. »

Hold Up de Beyoncé
« J’admire Beyoncé, femme fatale, maman et artiste qui fait dans la pop assumée et sans complexes. Cette chanson me donne envie de danser et de chanter à tue-tête : “They don’t love you like I love you” et de me sentir LA reine! »

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Myriam Fehmiu

Photographie de Myriam Fehmiu.

À la barre de l’émission Vi@Fehmiu (ICI Musique) tout l’été et chroniqueuse à Indice UV (ICI Radio-Canada Télé), Myriam Fehmiu sera aussi de la prochaine saison de Ça vaut le coût à Télé-Québec. Et elle profitera de tous les festivals musicaux de Montréal cet été, dont Nuits d’Afrique, pour lequel elle sera DJ, et Falla à la Tohu, dont elle est la porte-parole.

Abatina de Calypso Rose
« La grande Calypso Rose, 76 ans, chante du calypso depuis son tout jeune âge, malgré le fait que cette musique caribéenne est surtout réservée aux hommes. La plupart de ses 800 chansons parlent d’engagement social, des droits de la personne, de féminisme. Abatina, son plus récent succès, dénonce la violence conjugale. Il faut aussi découvrir la pièce No Madame, un plaidoyer pour les employées de maison qui a même permis de changer la loi sur le salaire minimum pour les domestiques à Trinité-et-Tobago en 1974. »

Tyrone d’Erykah Badu
« De façon ludique, avec son R&B accrocheur, la diva américaine Erykah Badu raconte la prise de conscience d’une femme quant à sa relation amoureuse, puis sa décision de montrer la porte à son conjoint. Tyrone représente un jeune bon à rien, sans le sou, un peu profiteur. Cette pièce sortie en 1997, qui a remporté le Grammy Award de la meilleure prestation vocale R&B féminine, est rapidement devenue un hymne pour les jeunes femmes et un défi à tous les Tyrone de faire mieux. Celle qui se dit humaniste plutôt que féministe figure tout de même parmi les icônes du mouvement féministe chez les Afro-Américaines. »

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Judith Lussier

Photographie de Judith Lussier.

Animatrice, chroniqueuse, blogueuse, journaliste, auteure, membre du duo Les Brutes : Judith Lussier est de toutes les tribunes! On l’a notamment vue à l’émission C’est juste du Web, animée par Catherine Pogonat, de même qu’au sein du magazine télé ALT sur les ondes de Vrak. Après avoir tenu pendant quelques années la chronique « Prochaine station » dans le journal Métro, voilà qu’elle anime de nombreux panels et tables rondes.

C’est moi de Marie-Mai
« Derrière les allures de succès pop innocent de C’est moi, Marie-Mai envoie aux jeunes filles qui constituent la majorité de son public (quoique visiblement elle en séduit de plus vieilles aussi!) le message qu’elles sont maîtresses de leur vie. »

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Lili Boisvert

Photographie de Lili Boisvert.

Animatrice de l’émission Sexplora sur la chaîne Explora – qui revient à l’hiver 2018 pour une troisième saison –, membre du duo Les Brutes et auteure de l’essai Le principe du cumshot. Le désir des femmes sous l’emprise des clichés sexuels, la journaliste indépendante Lili Boisvert a aussi signé des reportages audacieux et des billets bien sentis pour Urbania, le Huffington Post et Châtelaine, entre autres.

Right Through You d’Alanis Morissette
« L’album Jagged Little Pill a été tellement important quand il est sorti en 1995! Cette chanson m’avait marquée parce que c’est l’histoire d’une femme qui se fait objectifier par un homme qui la regarde de haut, qui ne retient même pas son nom. Il se fout de qui elle est, mais il se permet tout de même de lui reluquer le derrière. Il y a un message fort dans cette pièce, du genre : “Tu crois que je suis juste une petite nounoune, mais je comprends ce que tu es en train de faire, je te vois.” La fille est clairement plus intelligente que le gars. »

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Catherine Genest

Photographie de Catherine Genest.

Journaliste spécialisée dans la couverture de la scène artistique de Québec pour Voir et DJ de son état, Catherine Genest travaille ces jours-ci à la rédaction de son premier roman, qui portera sur la vie de deux chanteuses montréalaises des années 1950-1960, « deux artistes oubliées et deux sœurs au destin improbable ».

Just a Girl de No Doubt
« Gwen Stefani, qui a écrit cette pièce, se moque des stéréotypes physiques (« all pretty and petite », dit-elle dans la chanson) et des diktats sociaux imposés aux filles. C’est un texte à la fois très fort et très simple, à prendre au deuxième degré, et enrobé d’une musique entraînante. Oui, ce monde nous force parfois à tenir la main de ces messieurs, à rester près d’eux, surtout tard la nuit, pour nous assurer d’être en sécurité. »

Til It Happens to You de Lady Gaga
« Ces paroles-là, posées sur un lit de violons, sont aussi difficiles à écouter qu’essentielles. C’est une complainte, le cri de détresse de toutes les victimes de viol qui portent en elles la force des survivantes, matérialisé par la voix puissante mais écorchée de Gaga. Le rythme de batterie en crescendo évoque la guérison, le combat intérieur, avant d’être coupé par une chute piano-voix qui, pour moi, évoque la rédemption. »

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Laurence Nerbonne

Photographie de Laurence Nerbonne.

Auteure en octobre dernier sur Urbania d’un billet aussi grinçant que nécessaire ayant fait date contre le boys club que constitue l’industrie musicale au Québec, Laurence Nerbonne est également signataire du récent manifeste FEM (pour Femmes en musique). Elle montera tout l’été sur de nombreuses scènes à travers la province. Elle s’est notamment produite avec le collectif Louve (composé d’Ariane Moffatt, Marie-Pierre Arthur, Salomé Leclerc, Laurence Lafond-Beaulne et Amylie) dans le cadre des FrancoFolies de Montréal au début de juin.

Run the World (Girls) de Beyoncé
« C’est une chanson qui donne confiance aux femmes, qui met en scène un monde dirigé par des femmes, une chose que nous n’avons jamais vue dans l’histoire jusqu’à présent. »

Humble de Kendrick Lamar
« Je trouve ça vraiment intéressant quand un gars se commet à écrire une chanson comprenant des passages féministes. J’aime lorsqu’il parle du corps féminin et dit qu’il s’ennuie d’en voir au naturel, sans retouches. »

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Coups de cœur de l’auteure de ce texte

Photographie de Marilyse Hamelin.

Sweet ’69 de Babes in Toyland
Adolescente au début des années 1990, je ne comprenais rien aux paroles de cette chanson (d’ailleurs, je ne suis pas convaincue de comprendre davantage aujourd’hui ce qui m’apparaît « impressionnistement » comme un brûlot contre la société de consommation…). Mais ce qui m’inspirait, c’était la charge brute, la révolte, l’audace et la liberté qui transpiraient du rock de Babes in Toyland. Ça me faisait et me fait encore jubiler.

Non, tu n’as pas de nom d’Anne Sylvestre (interprétée par Pauline Julien)
Véritable plaidoyer à fleur de peau pour l’accès à l’avortement, la chanson aborde aussi la possibilité pour les femmes de ne pas devenir mères par choix, un thème plutôt avant-gardiste en 1974, époque où la pièce a été lancée en France (et peut-être bien encore aujourd’hui, si on y réfléchit un peu…).

La chanson des Brutes sur le mansplaining
Parce que… c’est tellement vrai! (En prêtant attention aux figurantes, vous pourriez y apercevoir à quelques reprises l’auteure de ces lignes…)

Tiens-toé ben, j’arrive de Diane Dufresne
Des explications sont-elles vraiment nécessaires? ;-)