Aller directement au contenu

La confiance règne – Danielle Roy Marinelli mairesse de Lévis

Devenir mairesse ne figurait pas dans mon plan de carrière. Je n’avais pas d’ambitions politiques

Date de publication :

Auteur路e :

« Devenir mairesse ne figurait pas dans mon plan de carrière. Je n’avais pas d’ambitions politiques », confesse Danielle Roy Marinelli. Pourtant, elle a pris les rênes de l’une des plus importantes municipalités québécoises en 2005, Lévis (137 000 habitants), après avoir tenu celles de Saint-Jean-Chrysostome (ville fusionnée depuis) de
1999 à 2001. «C’est au fil des ans que la carrière de politicienne s’est révélée à moi. Je ne voyais pas la politique comme un but, mais il s’est avéré que j’ai aimé faire ce métier, et que j’ai été capable de le faire. »

Lors des fusions municipales, en 2002, Jean Garon l’a invitée à faire partie de son équipe. « J’ai été élue conseillère municipale,mais dès la première année, j’ai constaté que nous avions deux façons différentes de gérer. J’ai quitté l’équipe en 2004. » Alors qu’elle songeait à délaisser la politique municipale, des gens l’ont encouragée à se représenter comme mairesse en 2005. « J’ai longuement réfléchi, comme toutes les femmes, je pense. J’ai été élue, tout comme je l’ai été ensuite en 2009, cette fois par acclamation. »

Danielle Roy Marinelli l’avoue : lorsqu’elle a été élue mairesse, elle ne savait pas au juste ce que ça impliquait. Et elle n’a jamais eu de mentor. « J’ai réalisé qu’il n’y avait pas de modèle. J’ai décidé d’être mairesse avec mon propre bagage et ma personnalité. » C’est d’ailleurs le conseil qu’elle donnerait à une femme qui voudrait se lancer en politique : « Je lui dirais qu’elle est là pour occuper une fonction, et qu’elle y a droit au même titre que les autres autour de la table. Les femmes doivent apprendre à garder leurs craintes pour elles et à se fier à leurs compétences. » Or, au cours des années, il lui est parfois arrivé de ne pas se sentir à sa place, d’avoir
envie de partir. « Mais le lendemain, je me sentais responsable et redevable : j’avais été élue. Donc, je devais trouver la force et le courage de rester. »

Être élue procure une certaine confiance, notamment celle de proposer sa propre manière de faire. « Je crois qu’il existe une gestion“féminine”. En disant cela, je ne dénigre cependant pas celle des hommes. Mais je pense que le rôle de mère entraîne les femmes à développer le goût de voir à ce que chacun trouve son compte. » Ce fameux consensus, dont on dit qu’il caractérise la gestion au féminin… « Je n’ai pas toujours eu la tâche facile,mais vouloir que tout le monde s’entende, ça fait partie de moi
»
, ajoute la maman de deux filles.

Autre caractéristique des gestionnaires féminines : elles agissent en fonction des objectifs, croit Danielle Roy Marinelli. « En général, je trouve qu’on ne perd pas de temps; on ne parle pas pendant des heures autour de la table. On met tout en oeuvre pour parvenir aux résultats escomptés. »

La mairesse a souvent entendu cette phrase dans des réunions de travail majoritairement masculines : « S’il y a une femme avec nous, ça va bien aller! » C’est vrai, les femmes ont la réputation d’être plus pointilleuses, mais il existe aussi beaucoup d’hommes méticuleux, précise-t-elle. « Ce perfectionnisme ne s’applique pas qu’aux femmes, mais on aime effectivement comprendre le fond des choses. Toutefois, cela ne veut pas dire que c’est plus facile de travailler avec des femmes! Au contraire, nous
sommes plus exigeantes. »

Selon elle, la meilleure gestion est celle où règne la parité. « Parce que plusieurs points de vue assurent un travail plus fructueux, une gestion plus saine qui donne de meilleurs résultats. »